Le Théâtre Astrée accueille cette année plusieurs compagnies en résidence pour leur permettre de travailler leur projet.
Le Dos au Mur
Violences dans le couple : portraits au masculin
Le Dos au Mur met en scène des portraits croisés d’hommes qui se sentent ou se sont sentis acculés, en proie à la violence dans leurs relations amoureuses ou intimes : le dos au mur. Parce qu’elle n’était pas d’accord, parce qu’elle ne cédait pas, parce qu’elle allait partir, l’abandonner…
Au travers de leurs histoires, on comprend sans les excuser pourquoi et quand cette violence fait irruption, sur quoi elle prend racine, quelles souffrances elles provoquent, chez elle, chez lui et comment la dépasser.
Dans le prolongement de Sois belle et tais-toi et de Respirs, Le Lien Théâtre poursuit sa recherche artistique sur les fondements de l’égalité dans les relations amoureuses. Nourri par les rencontres avec des hommes auteurs de violences conjugales et les professionnels qui les accompagnent, Le Dos au mur propose un regard nuancé sur ces parcours difficiles et souligne l’importance de la responsabilité personnelle et collective. Sans accuser ni victimiser, la pièce propose une voie vers la réconciliation entre le passé et le présent, entre l’héritage de la violence et la promesse de l’égalité.
compagnie Le Lien théâtre
Créé en 2008 par Anne-Pascale Paris, Le Lien Théâtre se veut un outil de création artistique qui s’empare des questions urgentes de notre monde. Le théâtre comme miroir, révélateur de la société actuelle. Le théâtre pour ouvrir et transformer notre regard sur le monde, penser l’avenir et les défis qu’il nous pose.
jeudi 7 novembre, 19 h 19
Ruptures
Face à la montée en puissance politique et public du Front Islamistes du Salut (FIS), qui amènera à sa victoire au premier tour des élections Algérienne de 1991, les généraux et chefs militaires provoquent un putsch et promulguent l’annulation des élections. Un appel à la guerre pour le FIS. Amel et Salim, jumeaux, ont 22 ans au moment des élections. Eux et leur famille ont vu l’Algérie passée de l’espoir post indépendance à la possibilité d’un état religieux.
Quelles sont les causes de cette montée idéologique jusqu’à devenir une solution politique en 1991 ? Ruptures, par ses personnages, propose une cartographie sur plus de quarante ans de ce qui est appelé aujourd’hui la décennie noire.
collectif 81 %
jeudi 9 janvier 19 h 19
C’est la deuxième création du collectif 81 % que nous accueillons. en 2023 -2024 vous avez pu découvrir leur premier spectacle, Mémoires collectées. Ruptures poursuit le travail de recherche et d’adaptation historique exploré par la compagnie.
Protocoles possibles
Un metteur en scène a répondu à un appel à projet sur les nouveaux mondes. Il cale. Il se souvient qu’à l’école de théâtre, on lui disait que les questions étaient plus pertinentes que les réponses. Il va alors analyser ses outils de création et dans le même temps plonger dans une introspection : comment imaginer autre chose ? À partir de quoi pense-t-on d’autres mondes, d’autres environnements plus désirables ? Quel est l’imaginaire de notre environnement ? Qu’est-ce qui conditionne notre imagination ? Il va alors analyser, digresser, s’inspirer de fragments vidéo tirés d’archives, menant ainsi une quête d’alternative.
Dans sa quête d’alternatives, il va examiner l’Histoire par la vitrine du capitalisme : les publicités (de 1936 à nos jours). Quelle vision du monde partage-t-on ? Cela constitue-t-il notre manière de penser ? L’efficacité de la pub est redoutable et s’infiltre même si nous savons que c’est nuisible. Il fredonne la pub 118-218 et tout le monde peut sentir que nos mondes intérieurs sont pétris de ces sons et images qui recouvrent le globe. Pour tenter de créer d’autres images.
Le constat qui se dresse est extrême : le capitalisme détruit la nature et nos esprits sur toute la surface du globe. Et, si nous regardons de plus près, les 10 % les plus riches polluent autant que les 90 % restants. Que faire ? Qu’est-ce que nous pouvons imaginer comme type de réponse à cette violence ? Est-ce que nous considérons le recours à la violence ? Une contestation ? Quelle forme cela prend au théâtre ? Est-ce efficace ? Il a besoin du public pour avancer. Besoin de sentir que dans les autres pays, d’autres tentent de déjouer l’hégémonie.
compagnie La Rive
jeudi 6 février 19 h 19
La Barbe
Spectacle inspiré librement du conte de Barbe Bleue.
« Ouvrez tout, allez partout, mais pour ce petit cabinet, je vous défends d’y entrer, et je vous le défends de telle sorte, que s’il vous arrive de l’ouvrir, il n’y a rien que vous ne deviez attendre de ma colère. »
– Barbe Bleue de Charles Perrault
On se souvient d’un homme à la barbe étrange, d’une jeune femme curieuse, d’une clé tachée de sang et de cadavres retrouvés derrière la porte d’une chambre interdite… Barbe Bleue est une sordide histoire de féminicides, sans cesse actualisée au fil des époques, se mêlant à l’Histoire, s’emparant du fait divers.
Dans La Barbe, deux sœurs nous parlent de leur rencontre avec Barbe Bleue. Usant du conte, elles mettent en scène des moments de cette histoire pour en comprendre les ressorts, traquer le prédateur et répondre à une question : à quel moment devient-on une proie pour l’autre ?
Elles mettent en parallèle le conte et leur histoire personnelle en interprétant différents rôles, des personnages de la fiction à leur entourage, créant ainsi un trouble entre fiction et réalité, et jouant des frontières entre la dimension fantastique du conte et l’aspect documentaire de témoignages de victimes de violences conjugales.
Après une première de La Barbe présentée en janvier 2024 en Isère, la compagnie Ïnuée prend le temps de retravailler le spectacle à l’occasion de sa résidence au théâtre Astrée.
L’occasion pour l’équipe de détailler et approfondir certaines scènes et de mettre en partage avec le public les sujets du spectacle, aussi vastes qu’épineux, que sont les violences de genre. C’est à travers le conte de Barbe Bleue que la compagnie tente d’en parler, comme si le conte était la seule manière d’aborder la trop dure réalité du féminicide, qui peuple pourtant nos actualités.
Un extrait du spectacle ainsi que des lectures de textes annexes à la création seront présentés.
compagnie Inuée
Basée à Villeurbanne, dans la Métropole de Lyon, ÏNUÉE est une fabrique de projets artistiques et culturels. Portée par l’envie commune de décloisonner les disciplines, d’élargir nos horizons de pensée et de créer du lien sur le territoire, ÏNUÉE porte des spectacles, des expositions mais aussi des ateliers, des échanges, des tables rondes. La compagnie a à cœur de mettre en lumière les liens qui unissent histoires individuelles et histoires collectives, et c’est en pratiquant une démarche documentaire que nous essayons d’être au plus près de nos sujets. ÏNUÉE cultive le désir d’expérimentation, de prise de risques, et encourage la création ainsi que les écritures contemporaines, avec, toujours, la même intention : créer des espaces de rencontre, de réflexion et d’échange. Au fil de ses créations et de ses actions, ÏNUÉE veille à tisser du lien avec plusieurs acteurs du territoire (collectivités territoriales, établissements culturels, établissements scolaires, associations, habitants…).
ÏNUÉE accompagne à ce jour plusieurs porteuses de projet : Julie Dupuy, Guenièvre Busto, Ilaria Triolo et Heidi Folliet.
jeudi 27 février 16 h